3 questions à... Béatrice Angrand, ex-présidente du service civique

Service civique des 16-18 ans :
"Retrouver une interaction
sociale"

Publication : 12 avril 2021

Rebondir après un service civique ? C’est l’objectif des 3 347 jeunes mineurs actuellement en mission, et décrocheurs pour 68 % d’entre eux. Explications avec Béatrice Angrand, ancienne présidente de l’Agence du service civique.

Image d'illustration, crédit photo ci-après

Plus de 500 000 volontaires se sont engagés dans un service civique depuis sa création en 2010. Parmi eux, combien sont sortis du système scolaire sans qualification ?

Environ 17 % des volontaires en service civique sont enregistrés comme étant dans une situation de décrochage scolaire. 3 347 mineurs sont actuellement en mission de service civique, dont 68 % sont déclarés "décrocheurs". Le service civique est un moyen pour eux de retrouver une interaction sociale, de reprendre confiance, de se sentir utile et d’acquérir des compétences transversales précieuses pour l’avenir : respect des règles, sens du collectif, ouverture aux autres. 8 600 offres de missions sont en ce moment accessibles dès 16 ans sur notre site.

Quelles sont les missions proposées aux mineurs décrocheurs ?

Trois grands domaines les intéressent plus particulièrement : la solidarité, au sein d’associations caritatives ou de structures intergénérationnelles ; l’éducation, pour animer les activités périscolaires ou proposer de l’aide aux devoirs dans les écoles ; le sport, pour promouvoir les activités d’un club, par exemple. La plupart des décrocheurs optent pour le service civique adapté et à plein temps (au moins 24 heures hebdomadaires). Une autre formule alterne 21 heures de service civique par semaine et une formation dans un établissement. Dans ces deux cas, l’organisme d’accueil et l’organisation des activités sont personnalisés en fonction du profil du jeune qui est suivi par un référent issu des PSAD (plateformes de suivi et d'appui aux décrocheurs) ou des réseaux FOQUALE (formation qualification emploi), ou encore par un tuteur de l’Éducation nationale, tout au long du parcours. Le service civique classique peut aussi apporter une réponse suffisante.

Avez-vous quelques exemples de parcours réussis ?

Les exemples sont nombreux ! Pour les jeunes en décrochage scolaire, le service civique est l’opportunité de retrouver du sens à son quotidien et de réfléchir à son futur. Je pense par exemple à une jeune fille de 17 ans en région parisienne. Elle a repris une formation en esthétique après s’être engagée pendant 6 mois dans l’assistance aux personnes âgées et handicapées. En Martinique, un jeune a travaillé en tant qu’animateur dans une association culturelle avant d’obtenir un CAP en électronique.

© Alan Jousset

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