Les missions locales et autres
acteurs
Date de publication : 9 septembre 2024
Dans la lutte contre de décrochage, plusieurs acteurs se mobilisent pour favoriser le retour en formation ou l’accès à l’emploi aux jeunes sortis du système scolaire. D'une façon conjointe, ils contribuent et proposent des actions pour faciliter le parcours vers l'autonomie professionnelle des jeunes.

Les missions locales et le PSAD coordonnent la mise en œuvre de l’obligation de formation, jusqu’à l’âge de 18 ans.
Les acteurs et organismes mobilisés
Les PSAD coordonnent l’action des acteurs locaux de la formation, de l'orientation et de l'insertion des jeunes :
- les établissements scolaires, CFA (centres de formation d'apprentis)... ;
- le réseau AIO (accueil, information et orientation), composé des CIO (centres d'information et d'orientation), des missions locales, de France Travail (ex-Pôle emploi)... ;
- la MLDS (mission de lutte contre le décrochage scolaire) de l’Éducation nationale.
Elles ont pour vocation d’apporter une réponse personnalisée à chaque jeune de plus de 16 ans sans diplôme et sans solution.
Les missions locales soutiennent les jeunes âgés de 16 à 25 ans, sortis du système scolaire ou sans emploi, dans leur projet d’insertion professionnelle et sociale. Elles interviennent à la fois dans les domaines de l’emploi et de la formation, mais également dans le champ de la santé, du logement ou encore de la mobilité. Les missions locales s’appuient sur un réseau de partenaires locaux : entreprises, organismes de formation, SPE (service public de l'emploi), associations… Elles relaient auprès des jeunes les dispositifs mis à disposition par l’État et les collectivités territoriales, en leur proposant notamment de participer aux formations qualifiantes offertes par les régions. Leurs équipes mettent en œuvre différents dispositifs liés à l'emploi ou à la formation :
- contrats en alternance,
- contrats aidés,
- stages de formation,
- PACEA (parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie),
- CEJ (contrat d’engagement jeune).
Les jeunes suivis par les missions locales peuvent bénéficier d’aides financières adaptées à leurs besoins.
Coralie, 16 ans, arrive péniblement à valider son brevet des collèges, après une scolarité marquée par l'absentéisme. En fin de 3ᵉ, elle désire "intégrer un bac général pour devenir vétérinaire", mais son niveau ne lui permet pas de redoubler. Elle opte donc pour un bac pro STAV (sciences et technologies de l'agronomie et du vivant) en lycée agricole. Mais c’est en internat, loin de chez elle et "il y a trop de cours théoriques" à son goût. Résultat : elle arrête au bout de 3 mois. Coralie se rend aussitôt à la mission locale où elle accepte de suivre une formation "compétences clés" pour conforter ses apprentissages fondamentaux mis à mal par son parcours haché. 5 mois plus tard, elle signe un contrat d’apprentissage "vendeur conseil en magasin", près de chez elle. Elle obtient ainsi la possibilité d’obtenir un niveau bac et de reprendre une formation si elle le souhaite toujours.
Les dispositifs d'accompagnement vers l'insertion
Le PACEA propose un accompagnement personnalisé aux jeunes en difficulté. Le parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie est constitué de phases d'accompagnement pouvant varier dans leur durée et leur intensité :
- périodes de formation ;
- périodes de mise en situation en milieu professionnel ;
- actions spécifiques dans le cadre de l'accompagnement social et professionnel ;
- actions portées par d'autres organismes susceptibles de contribuer à l'accompagnement.
Après la réalisation d'un diagnostic avec un conseiller, un contrat d'engagements est signé par le jeune et le représentant légal de la mission locale.
Pablo, 16 ans, arrête l’école en 3ᵉ. Placé en famille d’accueil, il ne souhaite pas "rester sans rien faire". À la mission locale, il rencontre une conseillère qui lui propose de faire des stages en entreprise pour découvrir des métiers. Il signe donc un engagement de PACEA (parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie) et utilise l’aide financière mobilisée par le dispositif pour passer son permis deux-roues. Sa famille d’accueil l’aide à s’équiper d’un scooter. Après plusieurs stages réalisés autour de chez lui, Pablo signe un contrat d’apprentissage en maçonnerie.
Le contrat d’engagement jeune s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans et de moins de 30 ans pour les personnes reconnues travailleurs handicapés, en situation de précarité, sans emploi, ni en formation. Ce contrat est mis en œuvre par les missions locales et Pôle emploi. Le jeune s'engage à construire un projet professionnel durable vers une formation qualifiante, un emploi ou la signature d’un contrat en apprentissage. Le contrat dure de 6 à 12 mois. Il permet de bénéficier d’un accompagnement intensif, de solutions pour enrichir ses compétences et de mises en situation professionnelle pour découvrir des métiers :
- dispositifs de remobilisation,
- engagement,
- prépa-apprentissage...
Le jeune perçoit une allocation mensuelle qui varie en fonction de sa situation. Pour un jeune mineur, son montant s'élève à 220 euros.
Après un entretien préalable avec un conseiller de France Travail (ex-Pôle emploi) ou de la mission locale visant à définir les besoins en accompagnement, le jeune peut être orienté vers le réseau Cap emploi. Cap emploi favorise l’embauche et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap dans le secteur privé ou dans la fonction publique : conseils, formations, aide au montage de dossiers... Localement, des associations interviennent au sein des établissements de formation pour la découverte des métiers, aident à la rédaction des CV et des lettres de motivation, mais aussi accompagnent à la recherche de stages, d'alternance et d'un premier emploi.
3 questions à Christine Fraux
Directrice de la mission locale du Haut-Périgord, elle revient sur la refonte des plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs : Nous devons intervenir quand le jeune est sur le point de décrocher
. Découvrez son témoignage...