3 questions à... Christelle Gagneux, conseillère en mission locale

Plan #1jeune1solution : "Pour
réussir, le jeune doit trouver
un sens à son projet"

Publication : 9 décembre 2020

Aider les 16-25 ans à construire leur avenir : tel est l’objectif du plan #1jeune1solution. Comment en bénéficier ? Réponses avec Christelle Gagneux, conseillère à la mission locale de Blois en région Centre-Val de Loire.

© Christelle Gagneux

J’ai 16 ans, je suis sans formation et j’ai quitté l’école sans diplôme. Je souhaiterais bénéficier du plan gouvernemental #1jeune1solution. Que dois-je faire ?

Il faut d'abord s’inscrire à la mission locale. Aucun document administratif n’est nécessaire. Un conseiller analyse ensuite avec le jeune ses envies et son parcours en vue d’une solution : une entrée en apprentissage, un accès direct à l’emploi, un contrat professionnel ou un retour en formation initiale, tout est possible. En termes de délais, même si chaque situation est particulière, on constate qu’avec un projet professionnel bien défini, validé par un titre professionnel par exemple, une solution peut être trouvée en 6 mois. Il faudra plutôt compter 16 mois si les perspectives sont plus floues.

Et si je ne suis pas à la recherche d’un emploi, mais plutôt d’une formation ou d’un accompagnement, ce plan peut-il m’aider ?

Oui car #1jeune1solution repose sur trois axes : faciliter l’entrée dans la vie professionnelle, orienter et former vers les métiers porteurs et accompagner les jeunes éloignés de l’emploi. À la mission locale, notre priorité est de faire monter en compétences et en qualifications le jeune qui arrivera tôt ou tard sur le marché du travail. Les entreprises recrutent beaucoup en fonction du niveau de diplôme, même si le poste qu’elles proposent n’a rien à voir avec son intitulé. Souvent, les débouchés professionnels sont liés à l’économie locale. Dans notre région (Centre-Val de Loire), la logistique, l’industrie et l’agriculture sont des secteurs d’avenir.

Le programme #1jeune1solution propose la promo 16.18. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Il s’agit de remobiliser les mineurs sous obligation de formation autour d’un projet que l’on va construire avec eux. D’abord, on doit amener le jeune à se questionner sur ses envies, ses intérêts pour qu’il devienne acteur de son projet. En fonction de ses attentes, l’Afpa lui propose un stage de 4 mois, restauration et hébergement compris, dans sa région, pour découvrir des métiers, participer à des ateliers culturels et sportifs, loin du cocon familial et amical pour favoriser son émancipation et son autonomie. Paul, 16 ans, est sorti du collège sans le brevet, avant de s’inscrire au CAP installateur sanitaire sans le valider. Il ne veut plus aller à l’école. Il veut "travailler pour gagner sa vie". Il n’est pas mobile, ne connaît pas son territoire ni les exigences des employeurs. La promo 16.18 va l’aider à construire un projet professionnel accessible et réaliste. Le jeune doit trouver un sens à son projet pour pouvoir le concrétiser.