3 questions à Gabrielle Chouin, référente à la jeunesse protégée

Aide sociale à l'enfance :
"Construire les parcours
d’orientation en lien avec l'accès à
l’autonomie"

Date de publication : 28 avril 2025

Référente académique à la scolarité protégée et référente régionale à la jeunesse protégée, Gabrielle Chouin est en poste dans les Hauts-de-France. Sa mission : favoriser la scolarisation, la poursuite d'études et la formation de jeunes confiés ou sortis de l’aide sociale à l'enfance en liaison avec différents partenaires.

© Gabrielle Chouin

Qui sont les élèves confiés à l'aide sociale à l'enfance en scolarité protégée ?

Les élèves protégés bénéficient d’une mesure de placement en protection de l’enfance : mineurs sous protection, pupilles de l’État ou mineurs non-accompagnés de nationalité étrangère. Ces jeunes vivent sans leurs parents ou représentants légaux. Ils sont pris en charge par les services départementaux de l’ASE (aide sociale à l’enfance) et suivis par des professionnels de l’ASE en liaison avec leur établissement scolaire. Confrontés à des ruptures de lieux de vie et scolaires : changements d'établissement, absentéisme, déscolarisation, orientation subie…, les élèves sont en majorité orientés vers une formation courte en voie professionnelle. Or, la plupart manquent d'information sur leurs droits et les aides spécifiques existantes. Leur parcours scolaire est fortement lié à leur accès à l'autonomie.

En quoi consiste votre mission de référente ?

Je concoure au suivi de la scolarisation des élèves protégés avec l'appui de partenaires internes ou externes à l'Éducation nationale. Ces partenaires coopèrent ou collaborent pour apporter des solutions adaptées aux besoins des élèves. Parmi ces solutions, on trouve des aides à la scolarité et des dispositifs de soutien scolaire, d'inclusion et d'égalité des chances. Par exemple, pour faciliter la continuité de formation d'élèves de l'ASE de 16 à 18 ans et scolarisés en lycée professionnel, un département propose l'ouverture d'un livret bancaire. Ce dernier étant difficile d'accès, sans représentant légal. Ainsi, chaque élève bénéficie d'une gratification de stage. Je contribue aussi à encourager la continuité des études supérieures et de la formation des jeunes confiés ou sortis de l'ASE en collaboration avec les services de la région académique, dont la délégation régionale académique d’information et d’orientation ou encore l'enseignement supérieur, les collectivités territoriales, les associations…

Pourriez-vous citer des actions menées pour favoriser la poursuite d'études des élèves ?

Je peux citer le développement d’alliances éducatives locales qui réunissent les établissements scolaires, les structures d'accueil et les partenaires extérieurs autour de la réussite scolaire des élèves. Dans notre académie, à l'issue de la classe de 3ᵉ, un bonus est accordé aux élèves protégés affectés dans leur choix d’orientation. Pour favoriser l'accès à l'enseignement supérieur, les élèves protégés de terminale peuvent désormais bénéficier d'un bonus, comme les boursiers, lors de la saisie des vœux sur Parcoursup. Enfin, la mise en place de référents élèves protégés dans les lycées permet aussi aux élèves de mieux connaître leurs droits. Ils sont aussi davantage accompagnés dans leurs démarches pour préparer leur projet de poursuite d'études.

Aide sociale à l’enfance : informer pour une meilleure orientation scolaire

Les services de l’ASE (Aide sociale à l’enfance) prennent en charge les enfants protégés de l’hébergement au suivi de leur scolarité. Ces jeunes bénéficient de droits spécifiques et peuvent être accompagnés. Consultez le dossier ASE : informer pour une meilleure orientation.