3 questions à Nathalie Roehrich, responsable méthodes en ML

L'avenir en main des 16-18 ans :
"Les missions locales doivent
"accrocher" ces jeunes"

Date de publication : 19 octobre 2020

Les missions locales déploient le programme "Avenir en main 16-18" pour mettre en œuvre la mesure d’obligation de formation des mineurs. Détails avec Nathalie Roehrich, responsable méthodes au sein de la mission locale de Strasbourg.

© Nathalie Roehrich

La première étape du plan "Avenir en main 16-18" consiste à repérer les jeunes décrocheurs. Comment comptez-vous procéder ?

Trois méthodes sont possibles : recourir aux listes croisées entre les services des missions locales et ceux de l’Éducation nationale (CIO, MLDS et CFA), consulter les partenaires (centres sociaux, associations...) et aller à la rencontre des jeunes, sur le terrain. C'est l'une des méthodes choisies à Strasbourg, avec les actions de proximité REAJI (repérage et expérimentation d'actions jeunes invisibles) et hors les murs. Elles consistent à capter les jeunes, dans les quartiers par exemple.

Que conseiller à un parent dont l’enfant décline toutes propositions de formation ou d'emploi ?

Le parent peut contacter la ML (mission locale) de son territoire. Elle lui propose un rendez-vous auquel il se rend avec son enfant. Sur place, un conseiller pose un diagnostic. En fonction de la situation du jeune, il propose un parcours "sur mesure" répondant à l'obligation de formation des 16-18 ans. Ce parcours repose sur des actions de remobilisation et de raccrochage composées d’ateliers sportifs, ludiques et socio-éducatifs, assurés par des partenaires comme l’Afpa, les chantiers éducatifs ou les associations. Ces ateliers constituent des "sas" : on a repéré ces jeunes, on va les accompagner, mais entre les deux, on doit les accrocher, au risque de les perdre une nouvelle fois.

Que prévoit le programme des missions locales pour accompagner ces jeunes ?

Il prévoit d’appliquer le PACEA (parcours contractualisé d'accompagnement adapté vers l'emploi et l'autonomie), enrichi par la mise en œuvre de modules d’accompagnement spécifiques dispensés par l’Afpa, l’Éducation nationale, Pôle emploi, les E2C (écoles de la deuxième chance), les EPIDE (établissements pour l’insertion dans l'emploi) et les organismes de formation. Les missions locales vont utiliser cette "boîte à outils" tout en contrôlant le respect de l’obligation de formation. Si le jeune ne se présente pas dans nos services après deux relances, le conseil départemental prendra le relai en le convoquant avec ses parents.